Vannerie : le pouvoir de la transmission

Création
Fascinée par le travail ancestral de l’osier, Aurélie Bossu participe à faire rayonner ce savoir-faire, de façon contemporaine et écoresponsable.
Un article de
Pauline Caruana

Styliste pendant vingt ans auprès de grandes marques du monde de la mode, Aurélie Bossu souhaite changer de vie, en 2014, pour être plus en harmonie avec son désir de préserver la biodiversité. « Mon métier n’était plus en accord avec mes valeurs de proximité, de décroissance et de consommation locale », explique-t-elle. Sensible à l’esthétique de ce qui l’entoure, Aurélie a toujours admiré l’artisanat d’art et la capacité de l’homme à créer de ses mains. Alors, lorsqu’elle découvre la vannerie à l’occasion d’un stage d’initiation, c’est une évidence : « Ça m’a tout de suite touchée, il y avait ce savoir-faire transmis par les anciens, que je pourrais à mon tour enseigner à la jeune génération. » La reconversion est toute trouvée. Après six ans de cheminement, de formation, elle ouvre son atelier Aurélie Vannerie, à Cholet, en juillet 2020.

Aurélie Bossu, lauréate du premier prix de la création reçu au Salon de la création métiers d’art de Nantes, invente la vannerie du XXIe siècle.
La créatrice propose, dans son atelier, des stages de 3 heures d’initiation à la vannerie, en petit comité (4 pers. maximum) pour fabriquer un objet en osier brut (60 euros). 

Perpétuer le métier  

La vannerie est aujourd’hui menacée par l’utilisation des matières synthétiques et les productions industrielles. Alors qu’il y avait plus de 50 000 vanniers professionnels au début du XXe siècle en France, notre pays n’en compte plus que 300. Une situation qu’Aurélie Bossu est bien décidée à changer ! « Dépositaire du savoir-faire de maîtres vanniers, je veux contribuer à redonner ses lettres de noblesse à la vannerie française. » En alliant la tradition à la modernité, Aurélie donne naissance à des accessoires élégants au caractère affirmé, comme des corbeilles, des paniers, des abat-jour… Des incontournables du quotidien à la fois esthétiques et pratiques. Sa force, pour se démarquer des autres vanniers plus traditionnels, est de mixer l’osier brun ou blanc à des matériaux destinés à la déchetterie, à l’image du pneu.

Les éclisses, brins d’osier fendus en trois, interviennent dans la réalisation des pièces les plus fines.
La marque Aurélie Vannerie a pour objectif de réconcilier les matières synthétiques recyclées à la matière végétale, comme l’osier.

Une véritable nouvelle vie 

« Mon objectif est de faire changer notre regard sur les matières synthétiques. On me demande souvent si j’associe l’osier à du cuir, de la céramique, des matériaux dits nobles. Mais en observant de plus près, on découvre qu’il s’agit de pneu. » Son pari est donc réussi puisque celui-ci n’est alors plus un déchet mais une ressource. Sa démarche écoresponsable va encore plus loin : chaque pièce est réalisée à la main dans son atelier, un processus long et exclusif. « J’utilise de l’osier local plutôt que le rotin venu de l’autre bout du monde. Je travaille avec la récolte de ma propre oseraie, et je me fournis aussi en Touraine, à moins de 150 km de mon atelier. » Pour Aurélie, revenir aux fondamentaux, être à l’écoute de la nature, est devenu indispensable : « Travailler l’osier, une matière végétale, oblige à respecter certains cycles naturels incompressibles, comme récolter l’eau de pluie pour la trempe de l’osier, et vivre au rythme des saisons. » Enfin, la conception de ses créations est étudiée pour viser le zéro déchet : chaque pneu réutilisé donne naissance à deux modèles, sans chutes de caoutchouc. Doublement vertueux !

Un jargon imagé

Montant, clôture et bordure, trois mots qui expliquent bien la technique de base de la vannerie rustique. Montant : c’est la colonne vertébrale du tressage de l’objet en osier type panier. Clôture : c’est l’enveloppe, la forme que l’on va donner à sa création, le diamètre du brin utilisé sera plus fin que celui utilisé pour le montant. Le geste est toujours le même, le brin se passe principalement derrière un montant puis devant un autre, et ainsi de suite. C’est le principe du tissage, sauf que celui-ci peut être mécanisé, car le fil est régulier. Pour le tressage en revanche, aucun brin n’étant identique, le travail doit se faire à la main. Bordure : une fois la hauteur souhaitée obtenue, on va rabattre les montants qui sont verticaux pour faire une bordure, et finir la création.

Montant, clôture et bordure, trois mots qui expliquent bien la technique de base de la vannerie rustique. Montant : c’est la colonne vertébrale du tressage de l’objet en osier type panier. Clôture : c’est l’enveloppe, la forme que l’on va donner à sa création, le diamètre du brin utilisé sera plus fin que celui utilisé pour le montant. Le geste est toujours le même, le brin se passe principalement derrière un montant puis devant un autre, et ainsi de suite. C’est le principe du tissage, sauf que celui-ci peut être mécanisé, car le fil est régulier. Pour le tressage en revanche, aucun brin n’étant identique, le travail doit se faire à la main. Bordure : une fois la hauteur souhaitée obtenue, on va rabattre les montants qui sont verticaux pour faire une bordure, et finir la création.

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Crédit photo :
DR
Article paru dans le n°
16
du magazine.

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