Une escale chic et bucolique : la maison d'hôte de Pauline Lemoine et Paul Gross

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En mal de grand air, deux citadins, Pauline Lemoine et Paul Gross, ont sauté le pas, concrétisant leur projet ambitieux au coeur de la Touraine : une ancienne grange muée en une maison d’hôte ouverte sur la nature et baptisée Le Détour. Un changement total de vocation placé sous le signe d’un rêve de campagne, de partage et de convivialité.
Un article de
Cécile Olivéro

«Notre première rénovation, ce fut celle de notre van, que nous avions réaménagé entièrement avant de partir pour une année sabbatique en Nouvelle-Zélande et en Australie », explique le couple. De retour de ce périple, la perspective de reprendre l’existence parisienne qu’ils avaient quittée les a incités à se poser la question : « Quel est notre projet de vie pour les dix prochaines années ? » Réponse : s’installer à la campagne. D’où la question subsidiaire : « Comment y parvenir ? » En ouvrant une maison d’hôtes à leur image, chaleureuse.

Après quelques mois de recherches, ils trouvent la propriété qui coche toutes les cases : un immense terrain, deux bâtiments anciens non dénués de charme, le tout sous un climat tempéré. Si la maison qu’ils occupent actuellement était prête à vivre, la grange appelée à accueillir les visiteurs exigeait d’importants travaux. « Nous avons immédiatement envisagé ce que les 200 m2 de l’espace nous offraient comme opportunités. Tout, ou presque, était à rénover, mais c’est l’effet “waouh” qui a pris le dessus sur le reste. » La charpente de la grange et des box était en bon état, mais il a fallu refaire le toit, l’électricité et le réseau d’eau… entre autres. Aidés par l’architecte Samuel Crosnier et des artisans locaux, Paul et Pauline se sont totalement investis dans ce projet, dont le gros œuvre a nécessité un an et les finitions sept mois de travaux. Ils ont posé les parquets des chambres, les tomettes des salles de bains, peint les murs, installé la cuisine… « Nous étions en pleine période post-Covid et l’approvisionnement en matériaux s’est avéré particulièrement compliqué. » Il en fallait davantage pour décourager le duo, qui n’a pas hésité à faire des kilomètres pour récupérer ses placards de cuisine à Nantes, chiner d’autres pièces de mobilier et des accessoires, trouver les objets qui donnent tout leur cachet à cet écrin bucolique.  

« Nous avons, autant que possible, réutilisé les matériaux de la maison », explique Pauline. Ainsi le plancher qui a été retiré s’est-il transformé, lorsque les lattes étaient en bon état, en portes de placards et en étagères. Le coin spa, installé à l’extérieur, est tout à fait original et lui aussi éco-responsable. « Il s’agit d’un réservoir à eau en acier galvanisé, donc très solide, utilisé à l’origine pour abreuver le bétail aux États-Unis, poursuit-elle. Nous l’avons encastré dans une dalle en béton qui s’insère dans une terrasse surélevée, dont le sol est en douglas. » C’est un poêle à bois relié au bassin qui permet à l’eau d’atteindre jusqu’à 40 °C. 

Les trois chambres, Le Cocon, Le Nid et La Cabane, proposent des univers uniques, tous tournés vers la nature. Confortable et cosy, Le Cocon décline des teintes douces et sobres. Installé sous le toit, Le Nid offre une vue imprenable sur le ciel. Quant à La Cabane, la chambre familiale, elle bénéficie d’un lit double et de deux couchages simples. Si on questionne le couple sur son meilleur souvenir lors de ces travaux, il déclare tout de go : « Le jour où nous avons peint le grand mur de la pièce à vivre en jaune “Calisson”, de chez Libéron, parce qu’il symbolise la maison. » 

Une fois la grange et ses abords immédiats restaurés, le tandem s’est attaqué à la réhabilitation des 8 hectares du terrain. Des arbres ont été plantés pour fournir du bois de chauffage, « dans une quinzaine d’années », disent avec optimisme Paul et Pauline, qui ont également créé un verger. Un véritable éden.

Paul Gross et Pauline Lemoine

Ils vivaient à Paris et travaillaient dans des bureaux, lui comme architecte réseau sécurité, elle comme directrice artistique pour un site de vente en ligne. Si aujourd’hui Pauline se consacre exclusivement à leur maison d’hôtes, Paul a conservé son poste et se partage entre les deux activités. Leur déclic ?  Un périple d’un an en Nouvelle-Zélande et en Australie, durant lequel ils ont autoédité leur magazine, Détours, qui relatait leurs aventures, photos à l’appui. Tout un symbole ! 

Salon cathédrale

Spacieux et ouvert sur la cuisine, le salon mise sur le confort et sur une palette de teintes douces : beige, gris, vert d’eau, déclinée du canapé « Jenny », Sits, au fauteuil tricolore Ferm Living, en passant par les tables gigognes, collection « Galet », Matière grise, ou le tapis artisanal éco-responsable blanc de la marque portugaise Nunamae. 

Seconde main

Dans la salle à manger, une longue table en bois et des chaises dépareillées chinées ici et là, parce que Pauline et Paul misent, dès que possible, sur des pièces ayant déjà vécu. En attendant que le jardin offre suffisamment de fleurs, la maîtresse de maison fait confiance à une fleuriste du Mans pour composer des bouquets champêtres.

Une cuisine à vivre

Ici encore, de la récup’ ! Et par choix, pas de meubles hauts. Le couple a opté pour une cuisine Ikea et a utilisé le logiciel de la marque pour la créer. La teinte vert « Bodarp » des placards s’associe au sol en béton poli clair rendu mat que viennent dynamiser une table et des chaises en bois foncé, eux aussi chinés. Les suspensions sont signées La Maison Pernoise. 

Vue plongeante

Le meuble bas du salon a été réalisé sur mesure par Samuel Crosnier, l’architecte engagé dans cette rénovation. Le fauteuil « Peggy » de Pols Potten et le vieux rocking-chair Baumann mixent astucieusement les styles pour créer une décoration intemporelle.

Option confort

Dans la chambre Le Nid, des lits escamotables sont astucieusement transformés en canapé. Les petits matelas de la marque danoise Madam Stoltz comme les gros coussins AM.PM et Ikea invitent à un moment de détente.

Espaces communicants

Pauline aime cuisiner et discuter en même temps. Elle a très logiquement imaginé une cuisine conviviale et ouverte, avec un îlot spacieux. Dans le fond, l’escalier dessiné par Samuel Crosnier marie le béton, pour le socle, au bois de hêtre, pour les marches et contremarches.

Parenthèse de bien-être

La salle de bains de la chambre Le Cocon est ouverte sur le jardin. La baignoire et la vasque, de chez Leroy Merlin, aux formes joliment arrondies, sont associées à de la robinetterie masalledebain.com. Les deux miroirs ont été chinés.

Un havre douillet

Une simple verrière sépare la salle de bains de la chambre Le Cocon. Les portes des placards et le dessus de la tête de lit ont été réalisés à partir de l’ancien plancher de la grange, et les suspensions viennent de chez Atelier Pok.

Vue sur la balançoire

Le lit de la chambre La Cabane se trouve face à la fenêtre et permet de profiter des levers de soleil et d’une jolie vue sur le jardin. Paul et Pauline ont choisi d’y planter des herbes qui s’agitent au moindre souffle et offrent aux visiteurs un spectacle naturel.

Bain de campagne

Original, le spa, installé sur la terrasse, permet aux hôtes, petits et grands, de se relaxer, de lire ou même de prendre l’apéritif tout en profitant de la nature environnante.

En savoir plus
Crédit photo :
Marine Burucoa
Article paru dans le n°
14
du magazine.

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