En 2020, lassée d’un quotidien loin du grand air, Céline Philippe quitte sa ville natale de Lyon pour s’installer dans sa maison de campagne, entre Beaujolais et Brionnais… Un accomplissement pour cette éternelle citadine qui rêve depuis toujours de champs et forêts à perte de vue. Touche-à-tout, rompue aux techniques de la vannerie, du tricot et de la broderie, l’ancienne avocate est bien décidée à réaliser un autre projet cher à son cœur : lancer son activité de teinture végétale à plein temps. Découverte quelques années plus tôt, cette discipline à laquelle elle consacre un site depuis 2017 constitue pour elle un formidable trait d’union entre deux de ses deux grandes passions : les arts manuels et la nature. Teintés par ses soins, les fils, pelotes et étoffes qu’elle propose à la vente sur sa boutique en ligne revêtent des tonalités singulières, qui subliment à merveille ses créations…

Palette botanique

Car, à l’inverse des couleurs de synthèse, les plantes contiennent une multitude de molécules colorantes, permettant d’obtenir des nuances d’une subtilité sans pareille… qu’on ne devine pas toujours en observant leur aspect extérieur. À l’image des sauvageonnes à fleurs blanches par exemple, diffusant sur les fibres d’étonnants reflets jaunes mordorés ; ou de l’oignon, offrant une palette de roses d’une grande délicatesse… Une magie botanique qui fascine littéralement Céline. « Je m’émerveille chaque jour devant l’intelligence de la nature, son inventivité, sa richesse », confie-t-elle. 

Un procédé exclusivement naturel

Pour lui rendre hommage, cette néorurale convaincue travaille selon un procédé 100 % écologique, en cohérence avec sa philosophie. Dans le secret de son jardin, derrière ses fourneaux ou en balade sur les sentiers du Beaujolais, elle récolte patiemment les feuilles, graines, écorces, pelures de fruits et légumes qui lui serviront à confectionner ses décoctions et bains de couleur.

Les supports qu’elle utilise – laine, soie, lin, coton, ramie – sont exclusivement naturels et biologiques. Quand à l’étape cruciale de la fixation des colorants et pigments, le « mordançage », elle l’opère sans sels d’aluminium ni produits chimiques, grâce au pouvoir des plantes riches en acide oxalique (feuilles de betterave, fanes de rhubarbe…). Un cheminement créatif aux allures d’expérience contemplative… et même, d’acte de foi. « Lorsqu’on travaille avec les végétaux, le procédé de teinture est lent et exigeant. Il faut observer pour comprendre ce qui se passe, intervenir à bon escient, prendre son temps pour apprécier le processus de révélation de la couleur…C’est aussi une façon d’être en lien avec la biodiversité, de la comprendre et de la protéger, comme un trésor caché », conclut-elle. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Site et boutique en ligne : teinturesauvage.fr

Instagram : @teinturesauvage

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