Potager : 5 conseils pour le protéger au naturel

En pratique
Quel désespoir, pour le jardinier, de découvrir ses choux dévorés par une chenille ou ses tomates victimes du mildiou ! En amont, quelques bons réflexes permettent de limiter les risques.
Un article de
Caroline Revol-Maurel

1. Prendre soin de sa terre

Cela doit toujours être le premier réflexe du jardinier ! Plus la terre contient d’espèces vivantes, plus les plantes qui y poussent seront résistantes. Une terre riche en vers permet aux racines de bien se développer, et sa biodiversité microbienne laisse moins de chances aux maladies de prospérer. Lorsqu’elle est cultivée, la terre s’épuise : il faut continuer à l’amender pour qu’elle reste en bonne santé. Car si le sol est pauvre, les plantes ne trouveront pas les nutriments dont elles ont besoin… et seront plus fragiles face aux attaques.

Pour réussir vos rotations et vos associations, armez-vous d’un cahier, d’un stylo… et d’un peu
de patience. Ce temps passé à construire votre potager est très précieux pour sa résilience.

2. Connaître les bonnes associations

Les végétaux interagissent entre eux… pour le meilleur et pour le pire ! Plantez ensemble des variétés qui se rendent des services, et tâchez d’éviter les associations néfastes : les carottes et les oignons font de formidables voisins, car ils éloignent chacun le nuisible de l’autre. En brouillant les pistes olfactives des insectes, la lavande est une bonne compagne. Quant à l’œillet d’Inde, il est toxique pour les nématodes, des vers parasites. Le maître mot : diversité ! Mélangez fleurs, arbustes, légumes et fruits : plus vous variez les familles botaniques, plus l’écosystème sera résistant.  

Un potager résistant est un potager diversifié ! Plus vous variez les espèces, moins les maladies et ravageurs vont s’étendre.

3. Maîtriser les rotations

On ne plante pas deux ans de suite la même chose au même endroit : cela évite aux maladies de s’installer et perturbe les nuisibles et ravageurs. Contre certaines maladies coriaces, c’est même la seule contre-attaque : sans rotation longue, il sera par exemple difficile de se débarrasser du mildiou. En moyenne, on conseille d’attendre quatre ans avant de replanter une même espèce au même endroit. Un casse-tête pour le jardinier… mais promis, ça vaut vraiment le coup !  

En paillant, vous limitez l’évaporation de l’eau en surface et évitez le désherbage, mais vous maintenez aussi une atmosphère plus sèche autour des légumes, ce qui freine le développement de maladies comme le mildiou.

4. Réguler naturellement les maladies et les ravageurs

Pour réduire la virulence des maladies, veillez à limiter l’humidité du sol (en paillant) et de l’air (en arrosant au pied, et jamais les feuilles). En utilisant vos propres semences, vous diminuerez l’apport de nuisibles microscopiques qui arrivent parfois via les plantes du commerce. Grillagez votre potager : cela empêchera les sangliers, chevreuils et autres gourmands de la forêt de se servir chez vous. Ensuite… il y a autant de végétaux que d’ennemis : il vous faudra malheureusement étudier chaque cas particulier.

Utile ou nuisible ? Concentrez vos efforts sur le fait d’attirer des auxiliaires, cela vous aidera à lutter contre les ravageurs. Quant aux taupes… elles détestent les infrasons !

5. Favoriser la biodiversité

Pour lutter contre les ravageurs, la solution la plus efficace est de faire confiance à la nature. N’entrez pas en guerre, car la frontière entre un ravageur et un auxiliaire est souvent floue… la taupe vous exaspère en creusant ses galeries ? C’est un formidable prédateur pour les limaces ! Plus votre jardin sera riche en espèces végétales, plus la faune sera hétérogène : les prédateurs naturels feront leur travail. Plantez des haies, installez des nichoirs, créez des mares, laissez des tas de bois et construisez des murets de pierre : plus il y a de la vie, plus ça sera simple !

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Crédit photo :
@ Shutterstock
Article paru dans le n°
16
du magazine.

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