Paillage : 5 conseils pour un jardin en pleine santé

En pratique
Facile à mettre en œuvre, cette pratique multiplie les bienfaits : elle limite le désherbage, favorise la vie des sols et permet d’y maintenir une certaine humidité. « Un paillage vaut dix arrosages », affirme l’adage… et c’est vrai !
Un article de
Céline de Quéral

1. Bien choisir son paillage

En ce qui concerne les matériaux, vous avez l’embarras du choix : paille, coques de cacao, paillettes de chanvre ou de lin, toiles de paillage organiques biodégradables (jute, chanvre, lin, fibres de coco), bois raméal fragmenté (BRF)… Le plus efficace d’entre tous selon Didier Helmstetter, auteur du Potager du paresseux (éd. Tana) ? Le foin, parfait pour nourrir les vers de terre, bactéries et champignons, garants d’un sol fertile. Toutefois, vous pouvez également trouver le nécessaire dans votre cuisine et/ou votre jardin : fanes et épluchures de légumes, feuilles mortes, tontes de gazon, branchettes d’arbres broyées…

Il est préférable d’attendre que les plants de pommes de terre soient développés avant de les pailler. Cette opération est utile pour retarder l’apparition du mildiou, redoutable maladie provoquée par un champignon, Phytophthora infestans.

2. Pailler au bon moment

Au printemps (mais aussi à l’automne), ce sera la bonne période pour favoriser le développement des vers de terre, ces alliés du sol qui l’oxygènent en creusant leurs galeries et l’enrichissent avec leurs excréments très nutritifs. En revanche, ne paillez pas trop tôt, lorsque la terre est froide : laissez le soleil la réchauffer avant d’étaler votre paillis – en général après les premières plantations. En été, cette protection s’impose : elle retient l’humidité, ce qui aide à limiter le nombre d’arrosages et maintient un peu de fraîcheur.

3. Prévoir une épaisseur suffisante

Première précaution : évitez de travailler un jour de grand vent. Après avoir ôté les vivaces indésirables et arrosé la terre, étalez la matière choisie sur une épaisseur de 5 à 10 cm en moyenne (si vous optez pour des herbes fraîches ou des tontes de gazon, la couche ne devra pas excéder 3 cm, pour ne pas empêcher l’air et l’eau de circuler correctement). Arrosez de nouveau, étape indispensable à ne pas oublier. Et au fil des semaines, pensez à rajouter du paillage de temps en temps, en veillant à ne pas couvrir le collet de la plante.

Grâce à un paillage suffisamment épais (10 cm), vous limiterez l’apparition d’herbes indésirables dans vos massifs.

4. Prévenir la faim d’azote

Si vos végétaux jaunissent et présentent un retard de croissance, il se peut qu’ils souffrent d’une faim d’azote : en présence de matières riches en carbone (paille, feuilles mortes, paillettes de lin ou de chanvre), les champignons et micro-organismes sont obligés de puiser davantage d’azote pour digérer cette part carbonée… au détriment des plantes, qui n’en ont plus suffisamment. Pour prévenir ce désagrément, avant le paillage, enrichissez votre terre avec du compost bien mûr, du purin d’ortie, du purin de consoude ou de la corne broyée.

5. Éviter certains matériaux

À déconseiller sur vos plantations : les aiguilles de pin et les feuilles d’arbres persistants, qui vont se dégrader difficilement, ou encore la sciure de bois et la cendre, qui risquent de déséquilibrer votre sol. Quant aux bâches en plastique, même si elles sont réutilisables, elles libèrent des microparticules et ne fertilisent pas la terre. Enfin, le paillis d’origine minérale (graviers, ardoise, pouzzolane) accumule de la chaleur dans la journée en la restituant la nuit… ce qui risque d’affaiblir les racines de vos végétaux.

Le paillage est particulièrement  adapté à la culture du fraisier, car il garantit la persistance d’une humidité bénéfique pour cette plante originaire des sous-bois.
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Crédit photo :
Shutterstock
Article paru dans le n°
11
du magazine.

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