Jean-Henri Fabre achète en 1879 à Sérignan-du-Comtat, dans le Vaucluse, une bastide ocre, entourée d’un hectare de friche. Il baptise l’ensemble l’Harmas, en provençal le « coin stérile ». Naturaliste, il comprend que les insectes trouvent un paradis dans cette garrigue de cistes, thym et romarin brûlés par le soleil. Coup de génie, il laisse donc en jachère un quart de son jardin. Et y installe des dispositifs pour observer ses minuscules visiteurs, hyménoptères, scarabéidés et scorpions notamment. 

Tête-à-tête avec les insectes

Pour le bicentenaire de sa naissance, le Muséum national d’histoire naturelle a réaménagé la bâtisse du scientifique et toiletté le parc. La visite commence par l’« harmas » lui-même, qui donne son nom au domaine et représente son âme sauvage. On explore ensuite le jardin d’agrément, l’arboretum, le potager, et on écoute clapoter la fontaine depuis la terrasse ouverte sur le Ventoux. La maison reste en partie telle que l’a laissée le savant, avec sa salle à manger et son bureau 1900, son cabinet de travail encombré de collections d’insectes et de coquillages. Trois nouvelles salles exposent quelques planches de son herbier, des aquarelles de champignons et des extraits de sa correspondance avec Darwin ou Pasteur. Passionnant.