Ébénisterie, des souvenirs gravés dans le bois

Création
Inspirées de l’enfance, les créations du designer et ébéniste montpelliérain Thibaut Malet constituent une formidable porte ouverte sur un imaginaire dépaysant.
Un article de
Céline Amico

Chez Thibaut Malet, le bois est une histoire de famille. Tout petit déjà, le designer observe son père et son grand-père, tous deux ébénistes et charpentiers, à l’ouvrage dans leur atelier. Pour ses 10 ans, ses parents lui aménagent même un établi à hauteur d’enfant, où le garçonnet s’amuse à fabriquer des figurines et petits jouets dans des chutes de bois « C’est à ce moment-là que ma passion des miniatures a commencé », explique-t-il. 

Le travail des pièces de bois miniatures demande patience et minutie. « Mon activité revêt une dimension méditative », confie Thibaut. 


Veine nostalgique 

Le monde de l’infiniment petit, la nature, les évocations poétiques de l’enfance… voilà bien les sources d’inspiration de Thibaut. Diplômé de l’École supérieure des métiers artistiques de Montpellier en 2010, le jeune homme commence sa carrière dans le milieu de l’architecture. Mais après deux ans d’exercice, il tourne en rond : le contact de la matière brute lui manque. « Polymorphe, le bois se prête à toutes les velléités créatives. Il se décline à toutes les échelles, permet de construire des maisons, des objets usuels, des éléments décoratifs. Il peut revêtir une dimension technique ou éminemment artistique. C’est cette pluralité qui m’intéresse et qui m’a conduit à perpétuer la tradition familiale. » 

Les « Soliflores », vases géométriques en frêne et laiton, présentent des formes aléatoires uniques. 

Porté par son appétence pour ce matériau noble, il se remet donc à façonner des créations en chêne, frêne, hêtre, à la confluence de l’artisanat, de la maquette et de la sculpture contemporaine. Tels « Phobos », une lampe de bureau articulée en chêne et céramique, aux airs de jeu de construction ; « Soliflores », un trio de vases géométriques en frêne soulignés de laiton ; ou encore « Muzo », une série de drôles de petits animaux de la savane aux silhouettes inspirées de l’origami. 

 Quand l’ébénisterie traditionnelle rencontre les codes du street art, le charme opère !


Se souvenir des belles choses…

Depuis trois ans, dans le secret de son atelier de la rue Tour-Gayraud, à Montpellier, Thibaut raconte aussi sa passion des cimes et ses voyages au Canada et en Amérique du Sud à travers la réalisation de sublimes paysages sous cloche. Chalet ourlé de pins, bivouac au bord d’un lac, forêt enchanteresse nichée sous un épais manteau neigeux… Sculptées par ses soins, sans peinture ni vitrifiant, les « Landscapes », ces mini-mondes naïfs, sont des pièces uniques entièrement confectionnées en hêtre. « Ce bois local au veinage dense me permet de travailler à très petite échelle, tout en respectant mes convictions, confie-t-il. Sa nuance délicatement rosée apporte aussi beaucoup de douceur à mes créations. » 

Il lui arrive d’ailleurs de réaliser pour ses clients des paysages sur mesure, d’après photos, afin d’immortaliser une maison d’enfance, un voyage en famille, une journée passée à la montagne entre grand-père et petit-fils… Plus symboliques que réalistes, immédiatement identifiables, ces sculptures monochromes permettent à chacun de se projeter dans un univers onirique, de s’imaginer un instant isolé de tous, ou de préserver un souvenir bien à l’abri, sous verre…

Délicats, ces petits animaux en bois sont composés de pièces magnétiques à assembler à la manière d’un jeu de construction.
Les « Landscapes », un monde sous cloche

Baptisés « Refuge », « Retour des pistes » ou « Green Canyon », déclinés dans des dimensions de 2 à 20 cm de diamètre environ, les paysages miniatures de Thibaut Malet requièrent de 10 à 20 heures de travail. Le designer ébéniste fabrique d’abord leur socle au tour à bois, avant de sculpter leur dénivelé, à la main. Toujours à la main, il confectionne ensuite les plus petites pièces du décor (chalet, arbres, bûche, échelle…). Chaque paysage est ensuite placé sous cloche. 

Comptez 25 € pour les plus petits globes (« Tiny Tiny Landscapes », Ø2,7 x H.4,5 cm) et jusqu’à 550 € pour les modèles les plus imposants (« The Golden Valley » , Ø20 x H.28 cm). 

Baptisés « Refuge », « Retour des pistes » ou « Green Canyon », déclinés dans des dimensions de 2 à 20 cm de diamètre environ, les paysages miniatures de Thibaut Malet requièrent de 10 à 20 heures de travail. Le designer ébéniste fabrique d’abord leur socle au tour à bois, avant de sculpter leur dénivelé, à la main. Toujours à la main, il confectionne ensuite les plus petites pièces du décor (chalet, arbres, bûche, échelle…). Chaque paysage est ensuite placé sous cloche. 

Comptez 25 € pour les plus petits globes (« Tiny Tiny Landscapes », Ø2,7 x H.4,5 cm) et jusqu’à 550 € pour les modèles les plus imposants (« The Golden Valley » , Ø20 x H.28 cm). 

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Crédit photo :
© Justine Robineau, DR
Article paru dans le n°
14
du magazine.

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