Une fine silhouette se faufile à l’ombre des arbres-nuages. Sous les grands pins taillés à la japonaise, Marie-Françoise Mathiot-Mathon rectifie une branche vagabonde, le tombé d’une glycine. Depuis vingt ans, l’ex-médecin veille sur la demeure Louis XIII émergeant du bocage vallonné précédant le mont Saint-Michel. Avant elle, l’éditrice Claude Arthaud fut la première fée à se pencher, en 1974, sur ce berceau de la chouannerie, vanté par Victor Hugo et Chateaubriand. Il y a cinquante ans, la femme de lettres, entourée d’artistes et d’architectes, redonne vie aux jardins. Elle les sculpte à son image, fantasque, intimiste, élégante.
Dès la cour d’honneur, devant la façade blonde, les buis s’arrondissent : ce sont les premiers parmi plus de 400 topiaires… Ils se succèdent au détour des terrasses, surgissant dans le jardin maniériste, s’alanguissant dans les chambres de verdure : hémicycle de thuyas, colonnes d’ifs soutenant des glycines, pompons, colimaçons, spirales… Pièce maîtresse, le labyrinthe de 1 500 ifs s’inspire d’un dessin de Le Corbusier. Art de la taille oblige, les conifères et les buis sont majoritaires à La Ballue – la collection de Buxus est d’ailleurs labellisée par le Conservatoire des collections végétales spécialisées. Mais partout les fleurs jouent les invitées surprises, glissant jusque dans les douves leurs couleurs frémissantes.
Les jardins ouvrent au public jusqu’au 11 novembre, tous les jours jusqu’au 30 septembre, puis du jeudi au dimanche. Entrée : 10,50 euros.
Sur place, salon de thé-librairie et cinq ravissantes chambres d’hôtes, de 230 à 385 euros la nuit pour deux.
Château de La Ballue, 35560 Bazouges-la-Pérouse Tél. : 02 99 97 47 86
Les jardins ouvrent au public jusqu’au 11 novembre, tous les jours jusqu’au 30 septembre, puis du jeudi au dimanche. Entrée : 10,50 euros.
Sur place, salon de thé-librairie et cinq ravissantes chambres d’hôtes, de 230 à 385 euros la nuit pour deux.
Château de La Ballue, 35560 Bazouges-la-Pérouse Tél. : 02 99 97 47 86