Potager : 5 conseils pour améliorer la fertilité de son sol

En pratique
D’un jardin à l’autre, les sols sont bien différents et ne donnent pas tous les mêmes résultats. S’il n’est pas possible de changer la nature de sa terre, on peut l’optimiser avec quelques bonnes pratiques.
Un article de
Caroline Revol-Maurel

1. Connaître son sol

Avant de chercher à améliorer la fertilité de son sol, il faut connaître ses caractéristiques ! Par exemple grâce au « test du boudin », expliqué dans l’ouvrage Les Clés d’un sol vivant (éd. Terre vivante). Prenez une poignée de terre, humidifiez-la : essayez de faire une boule (si vous n’y arrivez pas, la terre est sableuse), puis un boudin de 10 centimètres (si vous y parvenez, la terre est limoneuse), puis de former un anneau avec le boudin (si c’est facile, la terre est argileuse). On peut aussi tester sa structure, en prélevant un bloc d’un coup de bêche, et son pH.

2. Aérer et décompacter

Avec le temps, les intempéries, et le passage des hommes et des animaux, le sol se tasse et devient moins fertile. Pour y remédier, il faut penser à l’aérer pour alléger sa structure. Ainsi, on le travaille en profondeur (autour de 30 centimètres) mais de préférence sans retourner la terre pour respecter l’équilibre des différentes couches. L’outil idéal pour cette opération est la grelinette, qui permet de soulever la terre sur place sans la retourner. Une fois que c’est fait, on bouscule ensuite le moins possible les strates… pour laisser la nature faire son travail.  

Bien aérée, riche et profonde : si votre terre l’est déjà au naturel, tant mieux ! Sinon, veillez à bien l’amender et à préserver son humidité.

3. Amender et protéger

Quand on cultive la terre, il est nécessaire de la nourrir ! Une fois que l’on connaît bien la nature de son sol, et qu’il est bien aéré, on vient donc l’amender pour l’enrichir, favoriser sa fertilité, mais aussi pour le protéger. On ne lésine pas sur les apports en compost : la microfaune qui viendra s’en régaler est très utile. Ensuite, on étale un couvert végétal (paille, feuilles mortes ou bois raméal fragmenté – résidus de broyage) qui va préserver l’humidité et bonifier la terre en se décomposant. Si le sol est trop difficile à travailler, créez des buttes !  

Pensez à planter des engrais verts, ils contribuent à enrichir le sol, à le couvrir et à l’aérer…

4. Miser sur les engrais verts

Faites travailler les plantes à votre place ! Les engrais verts, ces végétaux que l’on plante surtout pour les services qu’ils vont rendre à la terre, nourrissent le sol et le décompactent grâce à leurs racines. Bien choisis selon la nature de votre terre et les plantations que vous souhaitez y faire, ils seront une aide considérable pour améliorer la fertilité de votre potager. À l’automne, on plante ceux qui ont besoin de temps pour produire leurs effets. Ils seront tués par le gel pendant l’hiver, ou arrachés au printemps.

5. Maîtriser le rapport « carbone sur azote »

Les ceintures noires de potager l’appellent « rapport C/N », et il guide tous les amendements que l’on va apporter. Il s’agit d’équilibrer les matières carbonées (bénéfiques pour le sol, à long terme), et les matières azotées (plutôt bénéfiques pour les plantes, à court terme). Si C/N = 1, on apporte autant de carbone que d’azote. Si C/N=25, on apporte 25 fois plus de carbone que d’azote : c’est l’équilibre que l’on recommande en général. Petite difficulté supplémentaire : pour digérer les matières carbonées, le sol a besoin d’azote ; on appelle cela « la faim d’azote ».

À lire

Les clés d’un sol vivant, éd. Terre vivante.

Les clés d’un sol vivant, éd. Terre vivante.

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Crédit photo :
@ Shutterstock
Article paru dans le n°
17
du magazine.

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