Plutôt que de laisser le sol nu entre deux cultures, et prendre le risque qu’il s’assèche et s’appauvrisse, il s’agit de planter, laisser pousser, arracher puis incorporer dans la terre des végétaux bien spécifiques. Soigneusement choisis, ils nourrissent le sol, le travaillent en profondeur grâce à leurs racines, luttent contre les mauvaises herbes, peuvent même tenir à distance certaines maladies ou des ravageurs. De formidables assistants pour le jardinier !
On distingue les engrais verts de printemps, à semer en fin d’hiver pour un coup de boost rapide du sol, des engrais verts d’automne, qui requièrent plus de temps pour travailler la terre. Les trois grandes familles d’engrais verts sont les graminées (l’avoine, le seigle fourrager…), les légumineuses (la vesce, le trèfle ou la luzerne) et les brassicacées (la moutarde, le colza). Chacun a ses talents. Besoin de décompacter le sol ? Optez pour la moutarde. Envie de fertiliser ? Choisissez la phacélie. Envahi d’adventices ? Plantez du sarrasin !
Selon la variété choisie, les engrais verts d’automne auront été tués ou non par le gel. Ceux qui ont gelé ne seront plus, au printemps, qu’un amas sec : il faut les arracher, les découper en morceaux, puis les répartir sur la zone de culture et les enfouir légèrement à l’aide d’un croc. Les engrais d’automne qui n’ont pas gelé durant l’hiver continuent à pousser au début du printemps : vous devez les arracher, puis passer un coup de sarcloir pour éliminer quelques herbes indésirables, avant de planter vos légumes. Découpez les tiges de l’engrais vert, elles vous serviront de paillage.
Les engrais verts de printemps les plus courants sont la phacélie, la moutarde ou la vesce de printemps. Elles vont avoir besoin de 6 à 8 semaines pour pousser : il faut donc les semer seulement là où vous prévoyez de planter des cultures tardives, comme les tomates ou les courgettes. On sème les engrais verts à la volée, puis on passe un coup de râteau pour répartir les graines. Pas besoin d’arroser : en général, le printemps est assez humide pour leur permettre de croître. Et comme ces engrais verts poussent vite, ils ne subiront pas la concurrence des mauvaises herbes.
Au début de leur floraison, en tout cas une dizaine de jours avant de mettre en place la culture suivante, il est temps d’arracher (ou faucher) les engrais verts. Ensuite, il faut les laisser sur place pendant 1 à 2 semaines pour qu’ils s’incorporent à la terre : les couper avec un sécateur, ou même passer un coup de tondeuse dessus, facilitera leur enfouissement. Il sera ensuite temps de planter. Après un engrais vert, on évite les semis : la présence de matière végétale à la surface du sol les rend plus difficiles.