Florence et Pierre ont rêvé cette maison de village de 250 m2 comme une demeure conviviale accueillant enfants et petits-enfants. « Lorsqu’ils l’ont achetée, elle était désuète, sa dernière rénovation datant d’une trentaine d’années. Je me suis occupée de dépoussiérer le rez-de-chaussée et l’espace parental du premier étage dans le respect des lieux : une bâtisse bourgeoise au charme d’antan affiché dès l’entrée grâce à des carreaux de ciment d’époque et un escalier en chêne massif. L’objectif était de la moderniser sans la dénaturer tout en invitant la nature à l’intérieur », se souvient Natacha Lecompte. Après dix mois de travaux, l’architecte d’intérieur achève un projet d’envergure, les volumes des pièces à vivre ayant été totalement repensés. L’espace principal se divise désormais en deux : sur la plus grande partie du salon, Natacha Lecompte décide de supprimer le grenier se trouvant sous les combles pour dévoiler un plafond dit cathédrale permettant l’installation d’une cheminée majestueuse en chêne brossé et lames de métal. Pièce maîtresse de la rénovation, elle mêle esprit rustique et touche contemporaine. Le tiers restant voit son plafond rabaissé pour un effet cocooning qui matche parfaitement avec la bibliothèque qui encadre la porte-fenêtre ouverte sur le jardin. Reliant le salon à la cuisine, cette petite pièce affiche un bleu sombre aux murs, créant un effet de boîte intimiste face au volume sculptural du salon. « Les modifications de volume permettent de créer des espaces aux fonctions différentes. Ils se font alors complémentaires, se mettent l’un et l’autre en valeur, surtout lorsqu’ils sont renforcés par des tonalités profondes qui jouent avec les perspectives », explique l’architecte d’intérieur. Les marches du salon mènent à la cuisine qui a été réagencée pour gagner en luminosité et fluidifier la circulation. Ses meubles affichent un bois brossé noir créant du contraste avec les murs partiellement couverts d’un vert délicat. L’îlot central réalisé sur mesure arbore quant à lui un plan de travail en marbre, et la crédence se compose de zelliges dont les reflets changent au fil de la journée. Accessible depuis l’entrée, la salle à manger se fait tout aussi conviviale : la table s’entoure d’assises aux lignes enveloppantes et cosy quand le mur de rangement conçu sur mesure apporte du dynamisme grâce à l’alternance de pleins et de vides. Le détail qui fait toute la différence ? Ses niches affichent la même teinte que le mur du salon, un fil rouge permettant d’assurer une harmonie générale. Pour accéder au premier étage consacré à l’espace parental, passage obligé par l’ancien escalier modernisé grâce à ses contremarches teintées de noir. Au sommet de cette ascension dans l’espace et le temps, la chambre principale bénéficie d’une double exposition : elle est baignée de lumière naturelle. La tête de lit courant sur l’entièreté du mur participe à la douceur ambiante grâce à la chaleur du bouleau. Elle intègre chevets et rangements et se voit surmontée d’un papier peint panoramique à l’imprimé végétal. Confort oblige, les propriétaires disposent chacun de leur salle de bains. Celle de Florence joue la carte de la féminité : couverte de carreaux de ciment arborant des fleurs de nénuphar, l’estrade accueille une baignoire îlot. Adossé à une crédence en zelliges rose pâle répondant à la tonalité des murs, le meuble vasque a été chiné. Natache Lecompte orchestre ainsi un mix & match de styles gagnant. Jusque dans les pièces d’eau, elle apporte une naturalité intérieure à cette maison de campagne nichée au cœur d’un village, clin d’œil à la verdure environnante.
Surplombé de luminaires en fibres de soie et bambou Ay Illuminate, le salon se fait très chaleureux. La lounge chair « Eames », icône du design moderne, fait face à un canapé Ralph M., le tout mis en lumière par un mur habillé de la teinte « Écorce » créée par Sarah Poniatowski, fondatrice de Maison Sarah Lavoine, pour Ressource. Les coussins ocre proviennent également de la marque
de la designeuse parisienne.
Entre authenticité et modernité, cette cuisine comprend tout l’équipement nécessaire aux grandes tablées familiales, dont un piano de cuisson déniché chez Falcon. Avec vue sur la cheminée, la pièce souffle le chaud et le froid, des couleurs aux matériaux. Les suspensions en osier sont un clin d’œil aux chaises de bar à l’assise tressée.
La salle à manger accueille la même teinte que le salon, associée à la peinture à la chaux « Grège » issue du nuancier Ressource. La table et les chaises proviennent de 366 Concept pour une alliance élégante. La célèbre suspension « Vertigo » de Petite Friture parfait le décor.
La bibliothèque confère calme et sérénité à l’espace. Sous ses airs de cadre géant, elle fait la part belle au jardin, proposant une mise en abîme végétale. Une façon de magnifier la nature depuis l’intérieur, rendue éclatante grâce au bleu sombre de l’étagère.
Férus d’art, les propriétaires ont distillé leurs trouvailles aux quatre coins de la maison. Et parce qu’ils souhaitaient souligner le passé des lieux, certains meubles ont été chinés, témoignant du temps qui s’écoule délicieusement à Senlis.
Il fait bon se ressourcer dans la chambre parentale arborant le papier peint panoramique « Les Jardins de Zao » dessiné par Ananbô. Le dessus de lit à l’imprimé sablé signé Caravane se fond dans le paysage mural. La preuve que l’harmonie est aussi une question de détails.
Cette salle de bains regarde dans le rétro, du revêtement de sol aux équipements. En témoignent les carreaux de ciment Mosaic Factory, le porte-serviettes, le radiateur en fonte et la vasque. Une tonalité rosée a été appliquée des murs au plafond, comme une bulle de douceur dans laquelle se love une baignoire îlot.
L’entrée annonce la couleur : ici se rencontrent le passé et le présent avec poésie et élégance. Les carreaux de ciment sont d’époque, un atout charme soulignant le caractère historique des lieux. Ils s’associent à la suspension « Pale » de la manufacture française Georges, qu’on imagine facilement danser au rythme du vent.
Dans le jardin situé à l’avant de la maison, un perron en pierres marque l’entrée. Il s’abrite sous une marquise de fer forgé. De l’autre côté, à l’abri des regards indiscrets, un second espace extérieur se fait tout aussi bucolique.
À la tête de son agence « La Vie en Couleurs », Natacha Lecompte imagine des lieux où il fait bon vivre. Au-delà de l’aspect décoratif d’un projet, elle s’attache à nourrir un sentiment de bien-être en favorisant l’artisanat au travers de matériaux bruts, nobles et durables. « Être bien chez soi passe par l’esthétisme, mais aussi par un agencement réfléchi, une circulation fluide, des espaces aux fonctions définies et des associations chromatiques équilibrées. La couleur est inévitable car je suis sensible à la nature qui la décline mieux que quiconque », confie-t-elle. De la rénovation à l’aménagement, jusqu’au choix de la vaisselle, Natacha Lecompte a le souci du détail pour proposer un accompagnement complet à ses clients, avec qui elle partage toujours une tranche de vie.
La Vie en Couleurs, 3 place Boulnois, 75017 Paris.
